Chaque année, la journée mondiale offre une caisse de résonance unique pour parler du VIH. Témoignages ou reportages, associations et personnes concernées peuvent livrer leur expérience de la lutte, trente ans après la découverte du virus. Cette année, c’est la question du vieillissement qui fait son apparition.
Vieillir après s’être cru longtemps condamné. Bilan impensable à l’époque que font certains « vieux » séropositifs, parfois 25 ans après leur contamination. Bonne nouvelle mais ironie du sort, celles et ceux à qui tout le monde disait de profiter de chaque instant n’avaient pas prévu de faire face à une étape qui leur semblait inespérée: la retraite. Ils s’en réjouissent bien sur, mais s’en inquiètent aussi. Libération a rencontré ces presque « séniors » pour qui la vie avec le VIH a construit des repères que l’évolution des traitements bouleverse. Aujourd’hui, une personne vivant avec le VIH et sous antirétroviraux à une espérance de vie quasi-équivalente à celle de la population générale. Retrouvez ces confessions intimes sur d’autres site (ici et là), mais aussi dans cette vidéo du site du quotidien.
Ce nouvel enjeu, la communauté associative s’en est saisi il y a déjà quelque temps. Afin d’anticiper les besoins liés au vieillissement des personnes séropositives, AIDES, SOS Homophobie et le Groupe SOS (gestionnaire de centre d’accueil, maison de retraites, etc…) ont rendu le 29 novembre un rapport à la ministre de l’Autonomie et des personnes âgés, Michèle Delaunay. Dans ses recommandations notamment, des maison de vie communautaire pour des « vieux séropos », ainsi qu’une attention particulière aux LGBT de plus de 50 ans (plus d’info ici ou là). Des questions à poser aujourd’hui, pour un bien vivre avec le VIH plus tard, même en avançant dans l’âge.
Mathieu Brancourt