Une équipe franco-espagnole de chercheurs en neurologie vient de découvrir une nouvelle facette d’une molécule présente chez tous les malades de Parkinson. Cette dernière serait la cause principale du développement de cette dégénérescence.
Elle se nomme α-synucléine. Cette protéine était déjà connue des chercheurs, qui l’avait isolée parmi un agrégat d’autres substances chez des patients atteints. On la savait toxique pour l’organisme sous cette forme, mais rien n’avait montré que cette α-synucléine pouvait être nocive en elle-même, c’est à dire sans les autres molécules faisant partie de l’agrégat retrouvé chez les patients atteints, aussi appelé « Corps de Lewy ». Elle joue également un rôle dans la mutation du gène de l’ADN concernant la forme héréditaire de la maladie de Parkinson.
Dans l’étude, les chercheurs ont récupéré la protéine dans des corps donnés à la science puis l’ont injectée, après purification, dans des animaux de laboratoire, là où dans le cerveau se développe la maladie. Après plusieurs mois, les scientifiques ont observé une dégénérescence des neurones typique de Parkinson. Évolutive, elle s’est accentuée au fil du temps, pendant que les α-synucléines se compactait dans la région cible du corps cérébral, le striatum. Une preuve irréfutable de sa responsabilité directe dans le déclenchement de la pathologie selon Benjamin Dehay, chercheur à l’Institut des maladies dégénératives à Bordeaux et co-auteur de l’étude.
La suite? Probablement que cette découverte, si elle se démontre transposable à l’humain, permettra de faire avancer les traitements, en agissant directement sur la présence de la molécule, de manière préventive ou curative. Mais surtout, c’est un espoir de pouvoir agir non plus seulement sur les effets de la maladie, mais sa cause directe, qui renaît.
Mathieu Brancourt