Le 8 juin dernier se déroulait la seconde conférence sur l’application de loi de 2005 et la précédente édition en 2008 avait suscité un certain nombre d’espoirs pour les personnes handicapées notamment souffrant de troubles invalidants de santé.   Force est de constater que si la population handicapée est régulièrement oubliée dans les politiques publiques, celle des malades chroniques l’est davantage. En effet, les termes maladies chroniques ou invalidantes ont été absents de cette conférence et n’ont fait l’objet d’aucune annonce. Rien qu’à cet égard, la conférence n’a été ni à la hauteur de la définition du handicap énoncé par la loi de 2005 ni des conclusions du rapport du CNCPH (Conseil National Consultatif des Personnes Hnadicapées).          
 
L’un des premiers constats est que la conférence ne prévoyait aucun échange avec les responsables associatifs et autres organisations sur le handicap : elle fut plutôt une succession de bilans présentés par les ministres présents. Le second est que la conférence n’était pas elle-même toujours accessible pour les représentants associatifs y compris pour un membre de notre collectif alors qu’elle faisait déjà l’objet d’un tri sur le volet des participants.      
 
Parmi ces bilans, le constat que les personnes handicapées connaissent un taux de chômage croissant, sans doute supérieur à 20% (donc plus du double de la population totale) de l’aveu même du ministre Xavier Bertrand. Il est alors particulièrement affligeant de constater qu’aucun des nombreux ministres présents ne se soit engagé pour que son ministère respecte les obligations d’emploi de personnes handicapées… A ce titre, l’absence remarquée de Pôle Emploi constitue un terrible aveu d’autant plus qu’aucune organisation syndicale n’a eu droit à la parole ! Les annonces faites sur le handicap à cette occasion seront financées par le FIPHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique), ce qui revient à faire financer le handicap par ce qui appartient déjà au handicap et devrait être exclusivement destiné à l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Le sujet de la mise en danger de la santé au travail (soulevé en 2008) n’a pas plus été abordé. Aucun mot sur l’évolution nécessaire du guide barème pour intégrer la nouvelle définition du handicap en incluant les maladies chroniques invalidantes.      
 
Se satisfaire, dans un discours versant dans le pathos, de la revalorisation de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) et qui faute d’un guide barème adapté n’inclut pas nombre de maladies chroniques et maintient ses allocataires en dessous du seuil de pauvreté, n’est pas décent. Notre président affirmait auparavant que « L’honneur d’une civilisation, c’est la manière dont elle s’occupe des plus fragiles d’entre nous ».
Au vu des évolutions depuis 2008, nous craignons qu’en la matière l’honneur ne soit pas sauf!      
 
Association [im]Patients, Chroniques & Associés