5 questions à Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS : «Pourquoi Ipergay à l’ANRS ? »13 juillet 2011Tags: anrs, associations, ipergay, prep, prévention, santéQuels projets de recherche médicale en prévention l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales) a-t-elle déjà soutenus ? Les premières études « médicales » en prévention ont été destinées à réduire la transmission du VIH de la mère séropositive à l’enfant. Ces approches, utilisant des antirétroviraux, ont été très « portées » par l’ANRS, qui a ainsi contribué à diminuer le risque d’infection de l’enfant. Plus récemment, l’ANRS a financé le premier essai randomisé permettant d’affirmer le bénéfice de la circoncision masculine dans la réduction de la transmission femme-homme en Afrique du Sud. Les résultats de cet essai, qui ont été largement confirmés depuis, ont été à la base de la recommandation de l’OMS d’encourager la circoncision dans les pays où l’incidence de l’infection VIH est élevée, et où la circoncision est peu pratiquée.L’ANRS prépare aujourd’hui le projet Ipergay de prévention de l’infection par le VIH chez les homosexuels en France en testant une approche combinée de prévention évaluant l’intérêt de l’utilisation du traitement antirétroviral comme outil additionnel de prévention (en prophylaxie pré-exposition, ou Prep).Dans quel contexte se présente cet essai ? En l’absence d’un vaccin aujourd’hui utilisable, et compte tenu d’une augmentation du nombre de nouvelles infections par le VIH dans certains groupes très exposés au risque de VIH, il est essentiel d’évaluer de nouvelles approches en prévention. Les données récentes de plusieurs études menées le plus souvent dans les pays du Sud, laissent penser que le traitement antirétroviral peut jouer un rôle essentiel dans le contrôle de l’épidémie en limitant la transmission de l’infection VIH entre partenaires sexuels et en prévenant aussi le risque de contamination. Il est cependant essentiel de confirmer ces résultats dans le contexte français et Européen, en particulier en ce qui concerne l’utilisation des antirétroviraux chez les personnes exposées aux risques non infectées par le VIH en prévention de l’acquisition de cette infection.Comment êtes-vous arrivés à vouloir soutenir cet essai ? L’approche proposée par les investigateurs de l’essai Ipergay est originale et s’inscrit aujourd’hui tout à fait dans les priorités scientifiques de la recherche sur l’infection VIH en privilégiant le contrôle de l’épidémie par la prévention de nouvelles contaminations dans les groupes les plus exposés aux risques.Quelle importance a cet essai pour l’ANRS ? Il s’agit d’un essai tout à fait essentiel pour l’ANRS qui souhaite poursuivre son implication dans les recherches en prévention, dans le domaine du VIH et des hépatites. Il s’agit bien évidemment aussi d’un enjeu de santé publique. Cet essai représente cependant un vrai défi pour l’ANRS en raison de sa complexité. Il s’agit aussi d’une opportunité renouvelée pour l’ANRS de mener des recherches en partenariat étroit avec les associations de patients et les associations communautaires.Qu’attendez-vous de cet essai ? Cet essai devrait permettre d’engager un travail collaboratif dans le domaine de la prévention du VIH / Sida associant des chercheurs et des représentants des patients ou de la communauté LGBT.Cet essai, au delà de son objectif principal de démontrer le bénéfice de l’utilisation des antirétroviraux en prévention et de réduction du nombre de nouvelles contaminations par le VIH, va apporter un grand nombre d’informations sur l’incidence du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles dans un groupe très exposés aux risques, et sur les comportements de ces personnes. Nous espérons que ces données feront avancer la prévention chez les gays.PLUS D’INFOSSur Ipergay.fr et bientôt sur ce blogIPERGAY : GARDEZ LE CONTACT– NEWSLETTER : Je souhaite être tenu au courant de l’avancée de l’étude Ipergay- Ipergay sur Facebook- Posez vos questions au comité associatif indépendant IPERGAY- Toutes vos questions sur votre santé, votre prévention : SIDA INFO SERVICE : 0800 840 800 (tous les jours de 8h à 23h) et Sida-info-service.org