La Mission Innovation et Recherche (MIRe) de AIDES vient de rendre publics les premiers résultats de l’enquête « VIH, Hépatites et toi » 2010. Cette nouvelle édition permet d’en savoir plus sur les conditions de vie et les besoins de toutes les personnes concernées par le VIH et les hépatites virales, y compris celles qui ne fréquentent pas l’association, et d’envisager des actions de prévention, de soutien et d’accompagnement toujours plus adaptées. Séropositifs au VIH, au VHB, au VHC, ou non : les 2 356 personnes qui ont participé à l’enquête n’ont pas le même profil mais elles se sentent toutes concernées par la lutte contre le sida. 78% des répondants sont Français de naissance, 68% sont des hommes, près de la moitié (45,4%) déclarent être porteurs du VIH, 12,5% d’une hépatite C, 5,8% d’une hépatite B et 15,7% déclarent être touchés par une autre maladie chronique. Pour la première fois, l’enquête « VIH, Hépatites et toi » 2010 a aussi été diffusée sur Internet via Seronet, ce qui a permis de toucher un nombre de personnes plus important, dont 270 qui ne connaissaient ou ne fréquentaient pas AIDES. La MIRe dévoilera les réponses de ces derniers à la rentrée, dans une analyse séparée. Cette année : focus sur l’utilisation du traitement anti-VIH comme outil de prévention, une découverte révolutionnaire qui pourrait enfin mettre un terme à la peur de transmettre le VIH. Seulement 57% des personnes séropositives interrogées savent qu’un traitement anti-VIH efficace annule quasiment les risques de transmettre le virus à son partenaire et plus de la moitié d’entre elles (58%) ont eu connaissance de cette information grâce au milieu associatif. Si le monde extérieur doit se décider à diffuser cette information ? « Très certainement, » explique Daniela Rojas Castro, coresponsable de l’enquête. « A commencer par les médecins. » Avec la santé, vient l’emploi. 60% des participants séropositifs au VIH, à l’hépatite C (VHC) ou à l’hépatite B (VHB) ne perçoivent pas de salaire, les personnes co-infectées par le VIH et une hépatite étant les plus représentatives. En comparaison, 48% des participants qui ne portent aucun de ces virus sont sans emploi. Le taux de chômage constaté est identique chez les personnes séropositives au VIH, au VHC ou au VHB, et chez les personnes séronégatives, « parce que les personnes malades sans emploi perçoivent d’autres aides financières comme l’allocation adulte handicapé (AAH) », précise Daniela. Une chose est certaine : les personnes séropositives qui en ont besoin sont moins nombreuses que les autres à recevoir un soutien matériel de la part de leur entourage (2,9% contre 6%) « sûrement parce qu’elles sont isolées ou qu’elles sont issues d’un milieu plus précaire ».Suivant cette logique, les personnes porteuses du VIH ou d’une hépatite interrogées sont moins nombreuses que les autres à pouvoir épargner, ou à avoir pu épargner, au cours de leur vie active (13,5% contre 28,6%). Elles seront 18,6% à percevoir une retraite à taux plein (34,6% chez les personnes séronégatives) et 23,4% à percevoir le revenu minimum de vieillesse, aussi appelé allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) (13,5% chez les séronégatifs). Précarité sociale, isolement, structures d’accueil non préparées… La majorité des répondants se retrouve aujourd’hui face à un avenir incertain : 75% des personnes porteuses du VIH, du VHC ou du VHB et 54% des personnes séronégatives pensent qu’elles auront des difficultés à trouver une place en maison de retraite. L’enquête « VIH, Hépatites et toi » 2010 a été conduite par les militants de AIDES entre le 18 octobre et le 31 janvier dernier, partout en France, dans nos lieux de mobilisation, dans les hôpitaux, en terrain extérieur et sur Internet.